Apport et place des artistes peintres dans l’histoire de la médecine au cours de la période moderne
- Lise Tran
- 5 mars
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Dernière mise à jour : 1 août
Par Dubosc Brigitte – Paris (22/02/2025)
C’est entre l’essor des arts et la naissance des sciences que la rencontre entre médecins et peintres s’es produite, confirmée par un intérêt commun pour le corps humain. A savoir comprendre celui-ci et parfaire sa représentation. Ainsi, autour de l’anatomie se sont créées les premières collaborations dans le domaine de l’illustration du livre d’anatomie à usage médical. Jusqu’à la Renaissance, celui-ci ne contenait que du texte. Les anatomistes constatent que leurs observations sont condamnées à l’oubli si aucune iconographie n’en garde la trace ; le succès d’un traité dépend de la qualité des planches. Ainsi, Jean Van Calcar aida Vésale à illustrer les planches anatomiques de « De Humanis corporis fabrica ». De nombreux artistes peintres s’emparent de la thématique médicale dans leurs œuvres, illustrant les pratiques de leur époque. Les tableaux se répartissent en plusieurs genres : peinture d’histoire, portrait individuel ou collectif, scènes de genre. La peinture d’histoire fait partie du grand genre. Elle inclut la peinture religieuse : saints guérisseurs à l’œuvre lors de grands fléaux. Au XVIIe siècle, Spadaro représente des scènes de chaos lors de la peste de Naples en 1656. Au XVIIIe, Michel Serre brosse celle de Marseille en 1720.

Le portrait individuel sauve de l’oubli certains personnages.

Au XVIe, Le Titien portraiture Girolamo Fracastore qui a créé l’appellation « syphilis » et soupçonné la responsabilité de micro -organismes.
Au XVIIe, portraits de Guy Patin (1601-1672), médecin épistolier, docteur régent de la faculté de Paris.
Au XVIIIe est représenté par David l’assassinat de Marat.
Les portraits collectifs sont souvent de grande taille. Les plus exemplatifs sont les leçons d’anatomie de peintre hollandais, pour des corporations de chirurgiens. Ainsi Rembrandt avec La leçon du Docteur Tulp.


Les scènes de genre sont des peintures réalistes à caractère anecdotique, représentant les conditions d’exercice des praticiens de l’époque. Leur statut social est mis en évidence et un caractère moralisant ressort de ces petites scènes. La médecine, d’ailleurs souvent inefficace et peut glorieuse, donne lieu à moquerie sur un fond de tragicomédie. AU XVIe siècle, relevons les extractions de pierre de folie comme celle peinte par Jérôme Bosch. Au XVIIe siècle, l’uroscopie (uromancie, mirage) séculaire arrive à sa fin mais est encore pratiquée et représentée dans le tableau de Gérard Dou : La femme hydropique.
En conclusion, la mine d’informations et l’enrichissement iconographique ont fait des peintres les meilleurs photographes de la pratique médicale de leur époque. Leur collaboration avec les anatomistes leur a conféré le rôle d’illustrateurs scientifiques les faisant participer à l’essor de la chirurgie.
Jean-Claude De Bongnie
Texte complet accessible chez dubosc.brigitte@hotmail.fr

